Debout la République 11ème Circonscription du Pas de Calais - -Hénin Beaumont - Carvin

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Créé le : 27/07/2008 15:06
Modifié : 18/03/2012 16:44

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Sécurité publique : la folie de la réduction des effectifs

25/07/2009 19:00

Sécurité publique : la folie de la réduction des effectifs


Depuis plusieurs mois je constate une dégradation de la sécurité dans notre pays. Partout en France nous reviennent les mêmes expériences de collègues maires dont les communes sont confrontées à des délits de plus en plus violents (vols à main armée, agressions sur personnes, trafics en tous genres).
Les derniers chiffres montrent que ce n’était pas une vue de l’esprit et prouvent à nouveau que notre pays a renoué avec une augmentation certaine de la violence.
Dans ce contexte, les décisions du gouvernement de supprimer 5000 postes de policiers en 2009 est incompréhensible. La conséquence est simple, le concours de Gardien de la Paix prévu cette année vient d’être « reporté » par le Ministère de l’Intérieur. Pire, plus de 2000 jeunes gens reçus en 2008 restent en attente de place dans les écoles. Il y aurait aussi 1000 élèves gendarmes dans la même situation. Quatre écoles de gendarmes fermeront le 1er septembre et des coupes sombres sont en cours dans les centres de formation de la police.
Tout cela pour appliquer aveuglément la règle idéologique de non remplacement de la moitié des départs en retraite des fonctionnaires. J’ai toujours été favorable à une meilleure gestion des effectifs de l’Etat. Il est parfois possible de faire des économies importantes. Je le prouve d’ailleurs dans ma ville, où je n’ai pas toujours remplacé tous les départs en retraite.
Mais une telle politique doit obéir à des priorités et être mise en place avec souplesse et discernement. Si l’on regarde l’évolution des prélèvements obligatoires en France depuis des années, on s’aperçoit que les dépenses de l’Etat stricto sensu diminuent par rapport au produit intérieur brut et que ce sont les dépenses des collectivités locales et de la sécurité sociale qui progressent.
De surcroît, l’Etat régalien (police, justice) est particulièrement mal loti en France par rapport, par exemple, à l’Angleterre et à l’Allemagne. Il serait donc temps d’ouvrir un vrai débat sur le niveau des prélèvements obligatoires et sur les domaines auxquels doivent s’appliquer les réductions de dépenses.
Si on continue à déshabiller notre police, on aura de très graves difficultés. Sauf à se résoudre à voir les collectivités les plus riches se « payer » des polices municipales coûteuses et à accepter le développement des sociétés de sécurité privée avec tous les risques que cela comporte.
Notre pays a plus que jamais besoin d’un Etat fort, bien doté face à la criminalité organisée qui tisse sa toile dans une Europe sans frontières. Une fois de plus l’amateurisme et la naïveté des dirigeants français sont accablants.
Je publierai à la rentrée nos propositions très concrètes pour renforcer l’Etat républicain.
NDA





Européennes : les leçons d’une élection

24/07/2009 07:45

Européennes : les leçons d’une élection


Cinq leçons d’une élection

I.Le rejet de l’Europe fédérale

On l’a dit, l’abstention a été énorme, et pas seulement en France. C’est chez les nouveaux entrants qu’elle a été le plus spectaculaire avec moins de 30% de votant en République Tchèque et à peine plus de 18% en Slovaquie. La France, avec à peine 40% de votants enregistre ici l’un de ses taux les plus faibles de participations. À peine plus d’un électeur sur trois s’est ainsi déplacé en Europe pour aller voter. Ce phénomène est tellement massif qu’il doit être expliqué en priorité.
On peut analyser cette faible participation comme le résultat combiné de plusieurs facteurs :
(1)Les électeurs européens ont à l’évidence sanctionné une Europe qui s’avère incapable de la protéger de la crise et de ses conséquences. Il n’y a pas de « plan de relance » européen et l’addition des plans nationaux représente ainsi à peine 1% du PIB de l’Europe. De plus, cette dernière a été incapable, par ses règles bancaires, de prévenir la contamination issue de la crise américaine. Il y a pire. L’Europe, par ses directives, enracine cette crise et détruit progressivement tous les instruments dont on pouvait disposer au niveau national pour s’y opposer. De ce point de vue, l’application du Traité de Lisbonne ne changera en rien la situation. Ce traité ne fait que consolider les régressions économiques et sociales de ses dernières années.
(2)Ceci nous conduit à un second facteur. Les électeurs ont aussi sanctionné une Europe qui a bafoué à de multiples reprises, et ce depuis le Traité de Maastricht, la volonté démocratiquement exprimée des pays qui la composent. Le tour de passe-passe par lequel on a escamoté le « non » français et hollandais au TCE, et par lequel on va probablement faire de même pour le « non » irlandais au Traité de Lisbonne semble avoir définitivement dégoûté les électeurs. Convoqués aux urnes, ils sont restés chez eux, en dépit des discours grossièrement mensongers que l’on a pu entendre. Il faut ainsi rappeler à ceux qui l’auraient oublié que l’Europe n’a rien « construit » en France. Pour qu’il y ait une contribution nette de l’Europe, il faut que les subventions excèdent les versements faits par un pays. Or, dans le cas de la France, nous payons plus que nous ne recevons. C’est peut-être juste au nom de la solidarité, mais que l’on nous épargne alors ce mensonge d’une Europe venant dispenser ses bienfaits dans notre pays. Ceci explique sans doute les scores faibles des partis Souverainistes, dont une bonne partie des électeurs à préféré ne pas voter.
(3) À ce tableau sinistre il convient d’ajouter l’absence de solidarité que la crise a révélée. Les Pays baltes, dont la population n’excède pourtant pas 8 millions - soit moins que le nombre d’habitants du Grand Londres ou du Grand Paris - ont été abandonnés au FMI. Ce dernier n’a eu de cesse que de leur proposer une réduction de 25% de salaires de la fonction publique. La Hongrie, qui se débat dans une crise très grave, n’aura pas le plan de stabilisation de ses banques, qui est cependant une chose nécessaire si on veut éviter que les pertes en Europe Centrale ne viennent déstabiliser les banque Autrichiennes et Allemandes. C’est bien cette absence de solidarité qui explique la désaffection brutale des électeurs chez les « nouveaux entrants » de l’Europe.
(4) Enfin, l’Euro lui-même apparaît aujourd’hui comme un facteur de crise. Tout d’abord en raison de son cours. À un taux de change supérieur à 1,35 Dollars US, et aujourd’hui nettement plus proche de 1,40, il plombe les exportations de la Zone Euro, et de l’Allemagne en particulier. Il faut savoir qu’au-delà de 1,20 Dollars l’accroissement de 6% du taux de change est égal à un accroissement de 1% du taux d’intérêt. Cependant, les dégâts de l’Euro ne s’arrêtent pas là. Le phénomène de « L’Eurodivergence » s’est considérablement accru depuis 6 mois [1]. Il touche désormais les écarts de taux sur la dette publique pour les pays membres. Ainsi, l’harmonisation des marchés de la dette, longtemps présentée comme le seul résultat positif de l’introduction de l’Euro, n’aura pas résisté à la première crise sérieuse.
Nul ne peut prévoir le rythme que prendra cette désaffection. Il est cependant clair qu’elle est profonde et, parce qu’elle à de multiples sources, elle va s’avérer durable. Le 7 mai est mort le rêve d’une Europe fédérale. Ce n’était qu’un rêve, mais il avait au moins pour lui une certaine cohérence. Il s’est fracassé sur le mur des réalités.
L’Europe des Nations, soit la vision Confédérale, ne saurait s’accommoder de la construction Bruxelloise. Cette dernière, dans sa frénésie réglementaire, est une construction de type fédérale. Il faudra bien accepter de revenir sur les directives européennes et rappeler que, si nous ne sommes pas dans une construction fédérale, alors les lois de chaque Nation sont à nouveau supérieures.

II.La crise de la social-démocratie européenne.

La seconde leçon qui s’impose est celle de la crise, et peut être de la fin, de la social-démocratie Européenne. Bien sûr, on peut trouver des explications locales pour chacun de ses désastres. Ce serait pourtant perdre de vue l’essentiel. C’est dans sa dimension européenne que la social-démocratie a révélé son impuissance. Elle avait produit un texte qui était une forme de programme commun du Parti Socialiste Européen. Mais, ce programme s’est fracassé sur des réalités auxquels il n’apporte aucune réponse.
(1) Tout d’abord, ses réponses à la crise sont pitoyables. Le plan de 100 Milliards d’Euros réclamés par Martine Aubry et ses collègues reste très en deçà des besoins. Il aurait fallu en engager le double, et plus probablement le triple. Seulement, on s’est ici heurté à l’Allemagne. La social-démocratie allemande ne veut pas pouvoir être accusée de charger le fardeau de son propre pays. Que ce dernier, par sa politique néo-mercantiliste, ait eu une responsabilité évidente dans la crise est pourtant une évidence. L’Allemagne a délibérément comprimé sa demande intérieure pour développer ses exportations. C’est d’ailleurs très exactement le type de politique que l’on prête aux pays protectionnistes...On voit bien ici que l’Europe ne nous a nullement protégé contre l’égoïsme Allemand, mais nous a probablement enlevé les moyens de rétorsions qui auraient pu rendre une telle politique inopérante. Si l’Allemagne avait su que des droits de douanes seraient venus compenser sa politique, elle se serait peut-être posé le problème de la coopération.
(2) Ensuite, ses réponses aux causes de la crise sont pathétiques. Face au processus de concurrence de la part des pays nouveaux entrants, le programme du PSE propose d’harmoniser sur le salaire médian. Mais, ce faisant et compte tenu des différences dans les rémunérations, on ne touchera pas au problème du dumping social. Le salaire médian, s’il est un indicateur important et plus robuste que le salaire moyen pour mesurer les inégalités dans chaque pays, est une très mauvaise base pour harmoniser le salaire entre les pays. Le Parti de Gauche en a bien pris conscience qui proposait une règle d’harmonisation fondée sur le salaire moyen et non sur le salaire médian. Mais, là aussi, il n’y a pas eu d’erreurs. Les responsables des partis sociaux-démocrates des pays nouveaux entrants ont délibérément choisi de maintenir leur avantage compétitif. Le salaire horaire moyen et de 2,4 Euros en Slovaquie, 3,0 Euros en République Tchèque et 3,2 Euros en Hongrie. Par comparaison, il est de 16,5 à 20 Euros en Allemagne, Belgique, France et aux Pays-Bas. On voit bien que l’écart des rémunérations est très supérieur à celui des productivités (qui est de l’ordre de 1à 3 ou 1 à 4). De même, en ce qui concerne les services publics, dont l’OCDE reconnaît aujourd’hui qu’ils sont un des éléments qui expliquent la meilleure résistance de la France à la crise, à part des proclamations de principes, il n’y a pas de remises en causes des directives européennes qui ont imposé le principe de concurrence. Et pour cause : elles ont été votées par le PSE.
(3) Fondamentalement, la position commune du PSE n’est que de surface. On le voit bien en ce qui concerne la réélection du Président de la Commission Européenne, l’inénarrable Barroso. Cette unité de surface ne saurait masquer les profondes divergences qui minent la Social-Démocratie européenne et qui ne sont que l’illustration des divergences dans l’économie réelle, ce que l’on a appelé l’Eurodivergence.
(4) Le programme de la social-démocratie européenne a désarmé le PS. On voit bien que s’il faut attendre un accord de tous, nous aurons de longues barbes blanches avant qu’il ne se passe quelque chose sur le front de l’Europe Sociale. Cette dernière est un mythe, ce qu’ont expliqué avec beaucoup de talent des autres auteurs. Ce discours mythique est devenu perceptible pour les électeurs ; ils en ont tiré les conséquences.
(5) Enfin, la division qui règne au sein du Parti Socialiste et que viennent conforter les pratiques de la direction actuelle, n’ont certainement pas donné envie aux électeurs de se déplacer. La social-démocratie européenne est aujourd’hui au pied du mur. Si elle maintient sa foi dans l’Europe, elle deviendra un parti de pleureuses se lamentant sur l’Europe sociale, ce bel espoir toujours déçu. Ses électeurs l’abandonneront à son sort. Elle devra choisir entre le social et l’Europe, ente le mythe d’une avancée à 27 et la possibilité bien réelle d’avancer à 4 ou 5. En tout les cas elle doit rapidement tirer les leçons d’un scrutin qui n’a vu la victoire des conservateurs que par défaut.

III.L’impasse victorieuse d’Europe Ecologie.

La troisième leçon, mais ici nous entrons plus dans la politique française a été le succès de la liste Europe Ecologie.
Celle-ci avait pour elle la cohérence de son discours et la diversité de ses têtes de listes. Elle à pris l’avantage sur le MoDem bien avant la projection du film « Home ». Cependant, ce succès pourrait bien s’avérer un cul-de-sac.
En effet, et les déclarations des dirigeants d’Europe Ecologie sont là pour le prouver, cette cohérence du discours n’induit pas une cohérence de l’action. Si l’on prétend que l’on ne peut agir qu’au niveau Européen pour traiter la double crise, économique et écologique, quelles réponses apportera-t-on en cas de blocage par les autres pays d’Europe ?
D’une certaine manière, les écologistes vont se retrouver devant la même contradiction que la social-démocratie. S’il n’y aura pas d’Europe sociale, en tous les cas pas à 27 comme on l’a indiqué, il n’y aura pas plus d’Europe Ecologique. Les dirigeants d’Europe Ecologie prétendent que l’on ne peut plus agir dans le cadre national, mais ils vont s’apercevoir que l’on ne peut pas agir dans l’Europe des 27, du moins pas à la hauteur de leurs ambitions.
Ils devront alors accepter de réviser à la baisse leurs revendications en se contentant de demi-mesures ou de déclarations vagues qui n’engageront pas les gouvernements, et ainsi trahir la partie « écologie » de leur programme, ou accepter le fait que des mesures unilatérales peuvent permettre de sortir de ce blocage. D’une certaine manière, la contradiction qui existe entre l’Europe des 27 telle qu’elle est et l’écologie va se révéler, à mesure que le succès de la liste Europe Ecologie va lui conférer des responsabilités.
Que les dirigeants de cette liste en soient conscients est une évidence, comme on l’a vu avec la charge- par ailleurs totalement justifiée - qu’ils ont mené contre l’actuel Président de la Commission Européenne, M. Barroso. Mais, ils ne peuvent ignorer que ce dernier représente le point d’équilibre entre le Parti Populaire Européen et une partie du PSE. Ils ne peuvent ignorer non plus que cette alliance, profondément conservatrice, sera reconduite. Dès lors quelle sera leur politique ? Ils peuvent se contenter d’une « mise au pied du mur » des responsables européens. Dans une telle politique on présente des propositions, que l’on sait ne pouvoir être adoptées, pour ensuite dénoncer l’absence de coopération ou de sens écologique des autres forces politiques. Cela permet, certes, de beaux effets de manche dans l’enceinte du Parlement Européen mais c’est parfaitement et totalement inefficace.
Ils peuvent ensuite, on l’a dit, passer des compromis pour faire aboutir certaines de leurs revendications. Mais, le problème de la cohérence de leur programme sera alors directement posé. Si on admet qu’il est cohérent, il doit être appliqué dans sa cohérence. Si on aboutit alors à voter une directive sur la « taxe carbone » en échange du soutien des écologiques au démantèlement des services publiques, c’est cette cohérence qui sera mise à mal. Ils auront alors bien du mal à prétendre devant leurs électeurs qu’ils sont en train d’appliquer leur programme. On sait que les « Verts » ont ainsi appuyé les directives sur la concurrence dans le domaine de l’énergie et des transports. Ils devront ainsi choisir entre l’écologie et l’Europe, tout comme les socialistes furent contraints de choisir entre le social et l’Europe. On sait quelle fut la réponse que les socialistes ont donnée à ce choix. Ils en payent aujourd’hui la facture. Les écologistes risquent donc de sacrifier l’écologie à l’Europe, et d’en subir les conséquences.

IV.La sanction des sectaires.

Une quatrième leçon de ces élections est que les électeurs en ont assez des prises de positions proclamatoires qui ne cachent guère les ambitions personnelles. On à pu le constater avec le cas du MoDem, ainsi passé de près de 13% à environ 8%, mais aussi dans le cas du NPA.
Dans le premier cas, cela signe probablement la fin des ambitions personnelles de François Bayrou. Peut-être pourra-t-il maintenir sa position de « 3ème homme » dans le cadre d’une élection présidentielle. Mais, son ambition de faire jeu égal avec la social-démocratie s’est à ce jour brutalement éloignée.
Quant au parti créé sur la base de l’ex-Ligue Communiste, il a ainsi vu son score descendre des 7% à 8% qui lui étaient promis au début de 2009 à moins de 5%. L’argument selon lequel les électeurs du NPA auraient été plus sensibles à l’abstention que la moyenne ne tient pas. Dans le même temps, le score du Front de Gauche, initialement crédité de 3%, n’a cessé de monter jusqu’au plus de 6% qu’il a enregistré. Il y a bien eu un transfert des voix.
Ceci sanctionne une campagne sans réelles perspectives et relativement sectaire de la part du NPA. Dès lors, le choix qui s’ouvre à lui sera le suivant. Où il persévère dans sa ligne, et il se verra réduit progressivement aux seuls électeurs de la Ligue Communiste, perdant ainsi le capital qu’avait accumulé sur son nom - mais non sur son programme - Olivier Besancenot lors de la campagne présidentielle, où il se penche sérieusement sur la question des alliances. La politique du « splendide isolement », en tous les cas, ne le mènera nulle part. La stratégie de personnalisation à outrance qu’il a suivie peut d’ailleurs s’avérer très dangereuse. Elle le met à la merci du bon vouloir de la presse, qui ne lui est favorable que dans la mesure où il correspond à un phénomène de mode, et qui peut alors exploiter la moindre erreur de son candidat.
Il faut ici considérer ce qu’à fait perdre cette stratégie au mouvement de contestation du capitalisme. Une candidature commune du NPA avec les autres alliés du Front de Gauche avait, en statique, un potentiel de 11% à 12%. On le constate dans les résultats. En dynamique, ce potentiel eut été plus important. Avec le choc psychologique que provoquait alors une véritable dynamique unitaire, on peut penser que ce Front de Gauche pouvait atteindre 13% à 14%. Dès lors, ce Front de Gauche réellement unitaire pouvait faire jeu égal avec Europe Ecologie. On aurait alors construit un rapport de forces qui pouvait immédiatement être traduit dans le mouvement social. Au contraire, en jouant le jeu de la division, la direction du NPA à pris la responsabilité d’affaiblir ce mouvement en ne lui offrant pas de perspective de débouchés dans une échéance électorale.
Inversement, il faut s’intéresser aux raisons qui sous-tendent la relativement bonne prestation du Front de Gauche. Parce qu’il a cherché à construire un véritable programme, il à su dépasser cette contradiction dans laquelle s’est enfermée le NPA. Certes, ce programme est encore imparfait ou du moins largement perfectible. Mais, en particulier sur l’Europe, il n’élude plus la possibilité d’actes unilatéraux. Ceci a été un élément important de la crédibilité de ses positions et le deviendra incontestablement toujours plus à l’avenir. De ce point de vue, soit le Front de Gauche élabore complètement un programme et en définit les conditions d’applications en cas de blocage Européen, ou il connaîtra la même crise que la social-démocratie européenne.

V.Tous protectionnistes ?

Ceci me conduit à la cinquième des leçons de ce scrutin, et qui n’est pas la moins paradoxale. En France, pratiquement tous les partis en présence ont fait de la « protection » un élément de leur campagne. Ceci a pu être explicite, avec des analyses claires que l’on a retrouvées chez Philippe de Villiers ou Nicolas Dupont-Aignant. Ceci a pu être implicite, mais finalement assez lisible pour les électeurs, comme au Front de Gauche. Ceci, enfin, a pu être diffus, comme à l’UMP, au PS et même dans le cas du MoDem, qui à vrai dire n’en était pas à une contradiction près. On a même trouvé des traces de ce discours au sein d’Europe Ecologie avec les références, que l’on doit à José Bové, à la souveraineté alimentaire. Seul le NPA à refusé d’entrer dans la problématique de la protection, marquant ainsi le côté purement propagandiste de ses propositions.
La question des protections, c’est-à-dire du protectionnisme pour prononcer le mot, a donc bien été au cœur de cette campagne des élections européennes. Un tabou a sans doute été brisé. Nul doute que l’on ne remettra pas la génie dans la boite une fois qu’il est sorti. La question du protectionnisme sera donc au cœur des combats futurs.

Jacques Sapir, Directeur d’études à l’EHESS

[1] J. Sapir, « From Financial Crisis to Turning Point. How the US ‘Subprime Crisis’ turned into a worldwide One and Will Change the World Economy » in Internationale Politik und Gesellschaft, n°1/2009, pp. 27-44.

 






Hadopi 2 : tout n’est pas possible !

21/07/2009 15:34

Hadopi 2 : tout n’est pas possible !


Le report du vote sur le texte Hadopi 2, lui-même un laborieux rapiéçage du texte censuré par le Conseil constitutionnel, résonne comme un nouveau discrédit pour ce mauvais chantier parlementaire, ouvert il y a déjà trois ans avec la loi DADVSI, ancêtre mort-né du projet actuel.
Déjà condamnée par les faits puis par le droit, cette étrange obsession de surveillance généralisée de l’internet, visant en réalité à sauver la mise à quelque gros intérêts trop gourmands, se voit aujourd’hui condamnée par le calendrier et les réticences de la majorité. Ce nouveau coup du sort démontre à l’envi que non, décidément, tout n’est pas possible, qu’il n’est pas possible de se moquer autant du monde par la simple grâce du caprice présidentiel.
Cette démarche est une insulte à la réalité, nous le disons depuis 2006. Le flicage généralisé d’internet est une vue de l’esprit aux modalités nécessairement liberticides. C’est ainsi que le texte DADVSI, déjà voté dans des circonstances rocambolesques, était de lui-même tombé en désuétude dès son entrée en vigueur. Face à la résistance des internautes, les grandes compagnies du disque avaient décidé de renoncer aux DRM et le problème de la rémunération des auteurs-créateurs était resté entier. Les faits avaient parlé et récusé sans appel une démarche autant rétrograde qu’inapplicable.
Deuxième acte, la censure du Conseil constitutionnel il y a un peu plus d’un mois. Considérant à juste titre que l’Hadopi bafouait des principes majeurs du droit, notamment la présomption d’innocence et la liberté d’expression, sans parler de l’idée pour le moins saugrenue de laisser une haute autorité indépendante décider de sanctions pénales hors de tout contrôle judiciaire, les Sages vidaient le texte de ses principales dispositions. Le droit suprême avait rendu son verdict, sans aucune ambiguïté, infligeant un cinglant camouflet à cette espèce de monstre judiciaire.
Voilà qui n’est sans doute pas étranger, dernier acte, aux ultimes cafouillages observés aujourd’hui à l’Assemblée. Les députés de la majorité ont bien conscience que le nouveau texte présente de nombreuses failles qui risquent de l’exposer à nouveau à la censure du Conseil constitutionnel. Sans doute en ont-ils assez, et on ne peut que les comprendre, de légiférer sous la baguette de l’Elysée. D’autant que les Français ne leur seraient que redevables de faire jouer leur conscience en refusant de se plier à une bien mauvaise discipline de parti…
Tant et si bien qu’il ne s’est pas trouvé ce matin un effectif suffisant de députés UMP pour siéger en Commission des affaires culturelles, chargée d’examiner les amendements à Hadopi 2 avancés par le PS ! On est ainsi passé à deux doigts d’un nouveau camouflet, du genre de celui déjà essuyé par Nicolas Sarkozy lorsque plusieurs députés opposés au texte, dont moi-même, étaient parvenus à obtenir un vote négatif sur le texte, nos collègues de l’UMP ayant déjà préféré « voter avec leurs pieds ». La fébrilité de la majorité et la pugnacité de l’opposition ont ensuite fait plier le gouvernement, qui a renoncé à aboutir à un vote avant la fin de la session extraordinaire, le 24 juillet.
L’internet libre a ainsi gagné un nouveau répit et la loi Hadopi 2 viendra polluer la rentrée politique du gouvernement et de la majorité, sans possibilité aucune de la faire adopter en douce durant une période de vacances.
Il est étrange qu’un homme comme le président de la République, qui se targue tant d’être pragmatique, soit pris d’un tel acharnement sur cette mauvaise loi, quand bien même nombre de ses proches et amis l’y incitent !
En revanche, on ne peut qu’espérer que les parlementaires de la majorité saisiront la période estivale pour définitivement rallier le camp de la raison, du bon sens et du progrès, et obtenir du pouvoir la mise en place d’une vraie réflexion autour de la licence globale, seul moyen de concilier dans l’intérêt de tous liberté des internautes et rémunération des artistes.
S’ils ne le faisaient pas, ils s’exposeraient à nouveau aux foudres du Conseil constitutionnel et à la réprobation de l’opinion publique, qui ne leur pardonnerait certainement pas d’avoir commis deux fois la même erreur.
Encore une fois, quand saisira-t-on cette occasion historique de révolutionner l’accès à la culture ? Notre pays, inventeur du droit d’auteur, doit réinventer celui-ci à l’ère numérique pour valoriser le potentiel formidable de l’internet, propulser dans les usages quotidiens une véritable bibliothèque universelle, démocratiser la culture ainsi qu’André Malraux en avait l’ambition, favoriser l’émergence de nouveaux talents artistiques auxquels les vecteurs traditionnels de la diffusion culturelle ne permettaient pas, jusqu’alors, de percer…
Au-delà du - nécessaire - bras de fer avec un bon plaisir présidentiel mal placé, n’est-il pas temps de reconnaître enfin l’avenir en marche et de contribuer à le construire, plutôt que de l’entraver ?
NDA






Petits principes de langue de bois

20/07/2009 15:33

Petits principes de langue de bois


Edition Bréal - Charlie Hebdo
Edité le 8/11/2008
71 pages
ISBN : 9782749501499
Résumé :
Les économistes utilisent aujourd'hui des techniques réthoriques dignes des plus grands bonimenteurs. Ainsi lorsqu'ils commencent une phrase par "tous les experts s'accordent à dire que ...", ils entrent dans cette technique qui est de faire croire en un accord général qui est inexistant dans la réalité. Avec la crise financière actuelle, la langue de bois économique fleurit plus que jamais surtout dans les milieux politiques. C'est pourquoi, Bernard Maris s'est attelé à la création de ce guide bien pratique, illustré par les principaux dessinateurs de "Charli Hebdo".
Avis :
A lire rien que pour l'humour de Bernard Maris.
PW





Soutien aux PME : les recettes sont connues mais il manque de la volonté

20/07/2009 14:37

Soutien aux PME : les recettes sont connues mais il manque de la volonté


J’ai reçu récemment un jeune créateur d’entreprise qui a inventé, pour les collectivités publiques, un produit particulièrement ingénieux permettant à la fois d’effectuer des économies budgétaires et de mieux protéger l’environnement.
Son « aventure » est des plus instructives. Tout d’abord, il a créé sa société à Londres car aucune banque française n’a souhaité le soutenir pendant la phase de conception et de fabrication de son produit.
Toutes les portes se sont fermées devant lui à Paris et à chaque fois on lui disait la même chose : « revenez nous voir quand vous aurez commencé de vendre votre invention ».
En Angleterre, il a pu tout de suite réunir un tour de table financier, ses interlocuteurs misant sur sa capacité à gagner son pari. Ensuite, et c’est peut-être le plus grave, il a conçu son invention mais a décidé de la fabriquer en Chine, où il a démarré la production après plusieurs visites sur place.
Aujourd’hui, trois ans après ces premiers pas, il a remporté plusieurs marchés importants dans le monde entier - aux Etats-Unis et en Afrique notamment - et son entreprise est prospère. Même s’il en est encore à ses débuts, il a réussi à se diversifier et à consolider sa percée sur le marché américain.
Troisième enseignement : lorsqu’il a obtenu un premier gros contrat aux Etats-Unis, les autorités du pays ont conditionné l’accès au marché à la création d’une unité de production sur le sol américain. En Europe, à l’inverse, on lui commande ses produits sans lui demander en échange la moindre implantation d’activité de production.
Ainsi, les remèdes à la crise de langueur que connaît depuis plusieurs années l’Europe - et notamment la France en son sein – sont connus. Le drame vient de ce que l’UE se montre incapable de les mettre en œuvre lorsqu’elle ne les combat pas !
On se souvient en particulier du triste épisode du « Small Business Act » à l’européenne : répondant à la forte demande des PME européennes, lésées par l’existence aux Etats-Unis et en Asie de ce système préférentiel obligeant notamment les collectivités publiques à passer au moins 25% de leurs commandes auprès des PME nationales, la Commission de Bruxelles avait délibérément accouché d’une coquille vide par refus de toute entorse à la « concurrence libre et non faussée ». Quand bien même il s’agissait d’offrir à nos entreprises de lutter à armes égales contre leurs homologues américaines et asiatiques…
NDA





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